Yoga, Yoga du Visage – Ou comment se sentir bien dans sa peau en pratiquant quelques minutes chaque jour
Notre posture influence notre cerveau
Vous le savez, nous possédons cinq sens : la vue, l’odorat, le goût, l’ouïe et le toucher.
Ceux-ci nous permettent de percevoir ce qui est dehors. On parle alors d’extéroception.
Selon Nazareth Castellanos, diplômée en physique théorique et titulaire d’un doctorat en neurosciences de la faculté de médecine de l’Université autonome de Madrid, nous possédons deux autres sens, plus importants encore :
- L’intéroception : que nous pourrions nommer 1er sens, car c’est à lui que notre cerveau accorde le maximum d’importance. Ce sont en réalité tous les signaux provenant du cœur, du système gastro-intestinal et des systèmes respiratoires et urinaires. Ceux-ci renseignent notre cerveau sur l’état interne de notre corps.
- La proprioception : aussi nommée 6ème sens. Ce sont toutes les informations parvenant au cerveau sur la façon dont le corps se tient à l’extérieur : la posture, les gestes et les sensations (exemple : le ventre noué lorsque nous sommes nerveux, une boule dans la gorge quand nous sommes stressés, les paupières lourdes lorsque nous sommes fatigués).
Et le yoga dans tout ça ?
Nous savons que notre cerveau accorde plus d’importance au visage, aux mains et à la courbure du corps qu’à n’importe quelle autre partie de celui-ci.
Grâce au travail postural du yoga et aux postures très subtiles du yoga du visage nous allons agir sur tout notre corps en même temps que sur notre cerveau. Et de là, pouvoir modifier la perception que nous avons de nous-même.
Selon Amy Cuddy, une psychologue sociale américaine, notre corps influence notre esprit et notre cerveau associe certaines postures à un état émotionnel. Par exemple si vous restez prostré, votre cerveau en déduira que vous êtes déprimé. Activer vos zygomatiques (les muscles permettant de sourire) comme dans la posture du sourire informera votre cerveau que vous êtes heureux.
En agissant sur notre posture et nos expressions faciales, grâce au yoga et au yoga du visage, nous pouvons donc modifier les informations données au cerveau.
Il a ainsi été démontré, lors d’une expérience, qu’en adoptant une posture de pouvoir (la posture du guerrier ou Virabhadrasana par exemple) pendant seulement 2 minutes, le taux de testostérone (hormone de domination), augmentait de 20% tandis que le cortisol (hormone du stress) diminuait de 25%.
Une posture de vulnérabilité, faisait, elle, baisser la testostérone de 10% et augmenter le taux de cortisol de 15%.
Notre cerveau recherche la congruence corps-esprit
Alors, que se passe-t-il si je suis triste, en colère ou encore stressé et que je détends mon visage ?
Au début, le cerveau se dira quelque chose comme : « Hum, c’est étrange, elle /il est nerveuse/x mais a un visage détendu ».
Puis il va générer une migration d’humeur. Ce qui signifie que notre cerveau va adapter notre humeur à notre visage.
Cela rejoint le « Fake it until you make it » de nos voisins Anglo-saxons : « Fais semblant jusqu’à ce que tu y parviennes ».
Le rôle du yoga et du yoga du visage
Le yoga aide à développer la conscience corporelle
Tout au long de la journée, yoga et yoga du visage nous invitent à devenir conscient de notre propre corps et à corriger notre posture et nos expressions. Ils ont ainsi une influence bénéfique sur notre cerveau et, de là, sur notre humeur.
On sait, grâce aux expériences menées, dans les années 1990, par le neuroscientifique, Antonio Damasio, sur le marqueur somatique qu’est la conscience corporelle que les personnes qui sont très conscientes de leur corps prennent de meilleures décisions.
Alors ? Prêt(e)s à tester ?
Dites-moi ce que vous en pensez en commentaire.